La main dans le saladier !
Hier, je rentre du travail.
Jean-Pierre avait fait les courses.
Jusque là, rien d'extraordinaire, c'est toujours lui qui fait les courses.
A ce sujet, pendant les vacances de Noël, je les ai faites en attendant qu'il débauche. Il me rejoint dans les rayons. Je n'avais pas fini car j'avais du mal à trouver certains articles.
"Ils ont changé tout leur aménagement. Je ne m'y retrouve plus"
Grand sourire épanoui de JP.
"Oui chérie, cela fait 4 mois déjà !"
Bon, le propos n'était pas là, je m'égare, je m'égare ....
Donc hier soir, Jean-Pierre prépare une méga salade composée, quand je l'entends farfouiller dans le placard.
"Y a plus de vanille ?"
"Ben si, avec la fleur d'oranger, la noix de coco... enfin à sa place, comme d'habitude."
"Je trouve pas"
J'arrive, lui ouvre la porte du placard, déplace juste la poche de pruneaux et lui tend la bouteille.
"Songe à renouveller ton rendez-vous chez l'ophtalmo !"
(Je sais, je ne suis pas charitable, mais il n'avait qu'à pas me filer la honte en plein rayon aussi !)
Je m'égare encore ....
Je le regarde en douce, craignant qu'il ne verse la vanille dans la salade thon-surimi-oeufs durs etc... qu'il était en train de préparer. Oui, les trucs bizarres, à la maison, c'est MOI qui les fait ! OK ?
Non, il se détourne de la salade.
Il retourne au placard, y attrape la cassonade.
(sa vue s'est arrangée, merci)
Je l'entend gromeler ... je m'approche ...
"Je ne trouve pas le riz"
"Devant toi"
"Non, pas celui-là, l'autre"
"Derrière les pâtes"
(finalement, la rémission n'était que passagère)
Enfin, il sort une grande casserole, la met sur le gaz.
Va au frigo et revient avec DEUX LITRES DE LAIT CRU.
Vous me croirez si vous le voulez, mais il a préparé 2 litres de riz au lait !
"Tu attends quelqu'un ?"
"Non, c'est pour demain"
"On a quelqu'un demain ?"
"Non"
"Ah ... 2 litres ... à nous 2 ?"
"Oh, ils partiront vite. Je vais en donner à Mathéo"
hummm .. ouais ...
Donc, le repas se déroule. On mange notre salade. Je débarasse la table.
Jean-Pierre m'aide. Passe près de la table où le riz au lait est en train de refroidir dans un grand saladier.
Il s'arrête, se penche, hume.
"Heu ... tu crois que je peux en goûter maintenant ?"
"Il est encore tiède non ... et c'était pas pour demain ?"
Trop tard !
Il a attrapé un bol, une cuillère et s'est servi allègrement, comme un gamin avant qu'il ne soit pris !
"Mais respire-moi cela .. hum .. goûte une cuillérée"
Oui, il se la joue modeste parfois ...
"J'y ai mis des écorces d'oranges"
"Ha ? on n'a pas d'oranges"
"Si, dans le compotier"
"Ce sont des clémentines de Corse"
"Alors j'ai mis des écorces de clémentines"
(finalement le rendez-vous ... en urgence !)
Bon, je suis une bonne épouse.
Donc je l'ai accompagné
(il ne voulait pas, mais j'ai passé outre !)
avec un café et des petits bouchées chocolatées d'Abrantès d'Elvira.
Le riz n'était pas encore complétement caillé,
mais même tiède, parfumé à la vanille et aux clémentines .... quel délice !