Deux jours de réunions à Toulouse.
"On mange où ce soir ?"
"Une collègue m'a indiqué un resto sympa parait-il. J'appelle."
En guise de réservation, on ne lui demande ... que son prénom !
Nous le regardâmes, intrigués ...
"Espérons que ce n'est pas un coup foireux ton tuyau !"
Puis nous reprîmes nos travaux.
Le soir venu, nous avons cherché la ruelle dans laquelle se nichait ledit restaurant.
Sur la devanture des mots s'entrechoquaient : "bar à vins" "bouchon toulousain" "mangevins"
Un regard interrogateur. Trop tard pour choisir autre chose de toute façon. On poussa la porte.
Une petite salle en longueur.
Une sorte de Capitaine Haddock nous accueillît d'une manière troniturante en nous demandant notre prénom...
Nous nous installâmes.
La table était agréablement mise.
Quand soudain, je levai les yeux ...
Là, je dois vous avouer qu'un vague malaise a flotté autour de la table que je partageais avec 3 collègues masculins.
Devant nos yeux, des trophées ...
En plusieurs endroits de la salle, sur des manches à balai, s'accumulaient des dizaines ... de strings et autres petites culottes féminines !
Le patron, en nous portant les cartes, nous indiqua que pour chaque sous-vêtement délesté, il offrait une bouteille de champagne.
Nous disions donc, au menu ?
La carte était, en elle-même, un poème et une ode au "bien vivre"
Nous nous laissâmes guider par notre Hôte pour la composition de notre menu et du vin l'accompagnant, qu'il vint nous servir de preste manière !
Le vin passa de la bouteille à la carafe avec dextérité.
Je n'eus pas le temps d'immortaliser le moment où ce passage se fit au creux de l'oreille de celui d'entre nous qui avait passé les commandes ...
Le patron nous avait conseillé une salade pour deux.
On nous porta donc nos deux parts ...
... de salade au foie gras
Pour le plat de résistance, il nous avait prévenu : pommes de terre et son accompagnement de viande (au poids !)!
Nous optâmes pour le magret, délaissant la côte de boeuf.
Mon assiette
que je ne pus finir ... malgré toute ma bonne volonté !
C'était à tomber !
Que ce soit le foie gras, le magret ou les pommes de terre !
et le vin, un Minervois (Chateau Sainte Eulalie) était parfaitement accordé ...
Quand il nous porta le plateau de dessert, je déclarais forfait !
Pourtant il y avait de quoi nous faire craquer.
Les pâtisseries provenaient d'un pâtissier "Le Poussin Bleu" dont je vis le magasin en ville le lendemain.
Nous prîmes, naturellement, des cafés
Nous discutions tranquillement, presque prêts à rentrer doucement vers notre hôtel, lorsque le patron nous offrit un pousse-café
et nous fit comprendre que la soirée n'était pas terminée ...
Il offrit à la salle, repue et détendue, un numéro de chansonnier, écorcheur public sur fond de gouaille populaire,
qui nous secoua de rire
et nous repartîmes avec un souvenir, nous contant l'histoire de rues toulousaines....
Si vos pas vous portent dans la ville rose, n'hésitez pas ...
La réponse à la question que vous n'osez poser ... nous ne bûmes pas de champagne ce soir là !
Un chouette endroit n'empêche ... j'aime quand il y a un esprit comme ça ... mais j'aurais eu le même petit malaise que toi !
Le foie gras, les magrets, quelles parts !
Les gâteaux je n'en parle même pas !
Vive Toulouse !